À propos

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Le Catalyseur d’imaginaires urbains est un volet du Laboratoire sur les récits du soi mobile, un projet développé sous la direction de Simon Harel, professeur titulaire au département de littératures et de langues du monde à l’Université de Montréal, de Bruno Jobin, président de Montréal_ville en mouvement et de Jonathan Cha, urbanologue, basé sur une idée originale d’Erwan Geffroy, doctorant chargé de projet au LRSM et créateur diplômé de l’EESAB. Plus qu’un lieu, le Catalyseur est un concept qui regroupe des activités diversifiées permettant de penser la ville à travers l’art et la réflexion critique. On vise une portée triple : culturelle, académique et communautaire. Les activités de la saison estivale du Catalyseur sont organisées au Virage (à l’angle des avenues Durocher et Atlantic), l’espace qui abritera un nouveau campus de l’UdeM, le campus MIL, dès 2019.

De Michel Tremblay (Les chroniques du Plateau Mont-Royal) à Leonard Cohen, en passant par Gabrielle Roy (Bonheur d’occasion), André Carpentier (Ruelles, jours ouvrables: flâneries en ruelles montréalaises), Monique Proulx (Les aurores montréales), Mordecai Richler (The street), en littérature ou Gilles Groulx (Le chat dans le sac), Denys Arcan (Jésus de Montréal), Charles Binamé (Eldorado), en cinéma, la ville de Montréal s’écrit par le biais de mots, d’images, de paysages, de trames sonores aussi. Elle se raconte et est racontée dans ses aspects pluriels. Elle est mise en récit.

Montréal s’inscrit dans l’imaginaire d’une ville en mutation en même temps que ces différents imaginaires la travaillent, la façonnent. Il apparaît, dans cette perspective, que la charge épistémologique des récits, littéraires, cinématographiques et urbanistiques, participe de la manière dont la ville est pensée. La ville est, en ce sens, traversée par ses représentations, définie par elles. Les discours qui l’entourent sont modelés par les trames narratives qui l’ont décrite : le St-Henri de Gabrielle Roy ou le Plateau de Michel Tremblay font désormais partie intégrante de l’espace urbain réel, mais ces représentations se transforment au gré des parcours, des marches, des pratiques quotidiennes de l’espace.

La notion de catalyse est ainsi fort à propos. Elle permet d’envisager les mutations du tissu urbain en relation à des formes d’expressions qui, elles, restent inchangées sinon par les nouvelles lectures qui en produisent un sens toujours renouvelé. En effet, la catalyse est un terme employé dans les domaines de la chimie, mais également de l’architecture. Si l’on définit, en science, la catalyse comme « modification de la vitesse d’une réaction chimique sous l’influence d’une substance capable, par sa seule présence, de déclencher cette réaction sans subir elle- même d’altération finale »[1], l’architecture urbaine reprend à son compte l’expression pour en faire le moteur d’un concept urbanistique. La catalyse, telle qu’on peut la penser en architecture, est ainsi la création de formes architecturales prenant appui sur des éléments existants pour en modifier la perception. Ce qui est déjà présent se trouve dès lors transformé par une vision nouvelle. La littérature, l’art et l’aménagement du territoire peuvent ainsi, à leur tour, agir comme une catalyse en modifiant les représentations de l’espace urbain dans et par le langage qu’ils emploient.

Ce sont ces récits de la ville et ces diverses expressions urbaines que nous voulons mettre en relief dans le cadre de la saison 2017 du Catalyseur d’Imaginaires Urbains. Catalyser, en un lieu fédérateur, les images, les sons, les langues, en somme les représentations (celle du passé, mais également celles en mouvements et à venir) de la ville de Montréal, de ses quartiers pluriels et diversifiés.